samedi 10 novembre 2018

26 Février 1916 (Journal de Guerre Louis TESTOT (44°RIT)

26 FEVRIER

À 7h30, conformément à l'ordre 103/05 de la Division, le train règimentaire quitte chevert pour se rendre à Senoncourt. Le train de combat et les cuisines roulantes s'installent dans une carrière défilée le long de la route de Bellevue à Souville.
Le Lt Colonel et son P.C. dans l'ouvrage VLL I, situé entre le Fort de Vaux au Nord et celui de la Laufée au Sud.
C'est là que se trouvent réunis, le 26, au matin, l'Etat Major de la 28° Brigade (Gal Lacotte) qu'accompagne le Colonel Bertrand (212° Brigade) et l'Etat-Major du Colonel Engelhard Cdt le 42°A. qui, depuis qu'il s'est replié de Dieppe sur les Hauts de Meuse occupe une des casemates d'un abri d'artillerie.
La situation générale parait d'abord fort précaire. L'ennemi qui déborde par le Nord et l'Est, et s'est rendu maître de notre première ligne de défense, avant d'aborder la seconde ligne, c'est à dire celle des Forts, commence à exécuter sur ceux-ci un bombardement intense et continu tel que Fromezey et Haraigne l'ont subi.
Les forts sont évacués, conformément à une note de la 28° Brigade du 26/2/16-14 h5, dans laquelle le Gal Lacotte écrit au Colonel de Senilhes "il faut de toute nécessité que, dès que ce mouvement pourra se faire, vous ne laissiez dans le fort de Vaux qu'une Cie de Réservé, les 3 autres Cies garnissant les ouvrages situés sur les pentes Nord et Nord Est de la croupe de Vaux, sans toutefois avoir plus d'un homme sur deux mètres courant..."

Disposition des troupes

Le 1er Bataillon (Cdt Bauer) face à l'Est et au Sud, en arrière du bataillon du 42°A (Cdt Lavallette) qui occupe la première ligne le long de la route d'Eix à Abaucourt, se répand dans les tranchées de 2ème ligne qui dominent les fermes de Dicourt et de Bourvaux.

Les Cies du 2° Bataillon (Cdt Boulanger) occupent les tranchées qui surveillent la plaine depuis le ravin de Vaux jusqu'à Damloup. Elles se trouvent placées en arrière de la première ligne défendue par le Bataillon actif du Cdt Latour, dont le secteur a pour limite la route qui longe le cimetière de Vaux.
Le 3ème Bataillon demeure en réserve dans le tunnel de Tavannes.
Le village de Damloup est occupé par la XI° du 42° A. commandé par le Lt Lebret. La Cie de Mitrailleuse du 44° RIT, arrive au fort de Vaux à 3 heures du matin, occupe dans la journée l'emplacement suivant :
I section au S.O de la Laufée
I section au fort de Vaux (ravin)
I section au S.O. de Damloup
Sections de position N°317 et 319 : pentes N.O. du fort de Vaux.

Evénements

Les événements dans l'après-midi se précipitent. Quelque intense que soit le bombardement par l'Est, l'attaque la plus redoutable est visiblement par le Nord ; l'ennemi débordant par les Caurières, les Chambrettes et la cote 378 descend sur Douaumont.
Le bruit court que ce fort serait pris, ainsi que l'ouvrage d'Hardaumont. nous pouvons craindre un moment, si l'ennemi se glisse par le couloir de Fleury à Vaux, d'être cernés. On sait que le village de Vaux, doit être occupé par le Colonel Gerst Cdt le 44° ACTIF. Une liaison très serré s'établit avec lui.
Vers le soir, on se rassure, le village et ses deux versants sont bien à nous le Lt Colonel de Senilhes y descend et s'en assure en personne. Les chefs de Bataillon rendent compte des points précis occupés par eu au Nord-Est et à l'Est, sur les hauteurs de Vaux et Damloup.
La nuit est consacrée à une liason active entre les unités, en conformité avec l'ordre du Gal Lacotte (Cdt 28° Brigade), adressé au Lt Colonel Cdt le 44° RIT 26/2/16 à 18 heures.
"Il est absolument nécessaire que toute la nuit, les Bataillons des forts de Vaux et de Laufée se tiennent par de petits postes et des patrouilles en relation constante avec les Cies de G.G. du 42° Actif de notre première position ; il faut aussi que le Bataillon du Fort de Vaux se couvre sur sa gauche pour se méfier de la coulé vers l'Ouest de Vaux, et que le Bataillon de la Laufée se couvre sur sa droite notamment vers la ferme Bourvaux et la route d'Etain.
Il faut un entente entre ces chefs de Bataillons et les Cdts des Cies de G.G. de la première position.
Enfin il faut que le Bataillon Robin, tout en étant de réserve, se couvre pour se tenir au courant de tout ce qui peut se passer."

L'ennemi ne cesse de déboucher depuis 24 heures par petits paquets venant de l'Est : Abaucourt, Haraigne, la sortie Ouest de Dieppe, sont les points d'où les Allemands se répandent sur le Nobra, Souppleville, le Grand et le Petit Feuilla et le remblai du chemin de fer Meusien.
Notre artillerie qui vise tous ces points réussit à ralentir l'infiltration ennemie, mais elle a beau riposter activement au bombardement de son adversaire, elle ne peut contrebattre les batteries d'artillerie lourdes qui portent plus loin qu'elle et sont hors de son atteinte.

PERTES du 26 Février : 20 blessés, I disparu

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