samedi 25 août 2018

EXTRAIT du Journal de Guerre du 44ème R.I.T. (Régiment d'infanterie terriroriale)

PRÉCISIONS SUR LE 44ÈME R.I.T

"Ce régiment dit Régiment de Verdun, composé de meusiens et de parisiens a tenu le front des 1ers jours d'août 1914 au 4 mars 1916, avant d'être envoyé sur la Voie Sacrée, sans désemparer. Développé sur un front de 3 kilomètres en 1ère ligne le 21/2/1916 entre Fromezay, le bois des Hautes Charrières et l'étang de Braux, devant Dieppe, la ferme Haraigne et Damloup, eux même devant les forts de Douaumont et de Vaux, ce régiment a supporté les préliminaires de l'offensive allemande du 25/2 à 7 heures du matin".  


Bataille de Verdun :

21 février 1916

"à 7 heures du matin, au début du bombardement de notre secteur par l'ennemi, le Lt Colonel de Senilhes quitte Damloup

 


pour venir prendre à la ferme Haraigne le commandement des quatre centres de résistance qui lui sont confiés.





Le Général Lacotte, Commandant la 28ème Brigade a son PC à Dieppe (Meuse), le colonel Bertrand Commandant la 212 ème Brigade est auprès de lui. 

Disposition des troupes. Conforme à l'ordre du Général Cdt la 28ème Brigade en date du 20 février 1916.

I - Le Centre d'Haraigne ou tiennent garnison la 2ème Cie du 44 RIT et la 1ère Cie du 42èA. Le Capitaine Gay ne prendra le commandement de ce centre que le soir, à 19 heures.
II - Centre de Fromezey ou G.G.I. sous les ordres du Capitaine Mimil, est occupé par la 8ème Cie du 44 RIT et dans la soirée, vers 20 heures renforcée ar la 10ème Cie qui était en cantonnement de repose à Soupleville. Une heure après le Commandant Robin, du 3ème Bataillon 44 RIT

qui était arrêté à Haraigne pour recevoir des instructions du Lt Colonel arrive à son tour au village et y prend le commandement de ce centre.
III - Le Centre des Hautes Charrières est sous le commandement du Cdt Boulanger dont le Bataillon est aux Avant postes depuis le 17 Fev. Le Cdt Boulanger a sous ses ordres la G.G.2 (Htes Charrières Sud) qu'occupe la 7ème Cie, la G.G.3 (Htes Charrières Nord) qu'occupe la 6ème Cie, le Réduit, où se trouve la 4ème Cie, ainsi que la 8ème Cie du 42è A, dite Cie de centre, attaque (Lieutenant de Vauchier; la Réserve où se trouve la Ière Cie.

Vers  20 heures, malgré le Bombardement, la 9ème Cie, jusqu'alors en cantonnement de repos à Souppleville, vient, sans aucune perte renforcer la Réserve.
IV- le Centre de Braux ou G.G.4, sous le commandement du Cdt Bauer (1er Bataillon 44RIT) comprend la 5ème Cie placée au petit bois de Braux, et la IIème Cie au grand bois de Braux. A noter que la 3ème et la 12ème du 44 RIT sus le commandement, ce jour-là, du Colonel Engelhard Cdt le 42° A, sont chargés avec les Cies du Cdt Latour du secteur de Dieppe, elles occupent les tranchées à l'Est de Dieppe.

Les sections de mitrailleuses du 44°RIT (Capitaine Brunhold) occupent les emplacements suivants :
Une section à la Tranchée I
Une -     à la tranchée 5-dites Léonard) 
Une -     à la tranchée 10 dites (Htes Charrières
Une -     à la tranchée 15 (          d°
Une -     à la tranchée 16 (          d°
Une -     à la tranchée 2  ( Fremezey Sud)
Une -     à la tranchée 6  d° N.E.)

Evénements Le bombardement commencé vers 6 heures sur Dieppe, la lisière Nord des Htes Charrières et Fromezey se généralise et s'intensifie. Haraigne est l'objet d'un tir de barrage. À 10h50 des obus suffocants tombent sur les Htes charrières Sud (GG2) et Nord (GG3), sur Braux (GG4).
À Fromezey pas de gaz, mais des obus de gros calibre (150 au moins). à 11heures, les fusants ennemis arrosent le rectangle compris entre Fromezey à l'Est, la route de Verdun-Etain au Sud, Breveille à l'Ouest, lisière Sud des Htes Charrières au Nord.
 À midi, le rectangle est plus calme, c'est le tour des Htes Charrières Nord et de Braux. À LA GG4 (Braux), l'air est saturé d'éther et de chlorure de benzyle.
Vers Midi 30, accalmie sur ces positions, mais Haraigne et le boyau en ses points d'insertions dans la ferme et dans le bois sont activement bombardés.
Le téléphone entre Braux, Fromezey, le bois des Htes Charrières et le PC du Lt Colonel à Haraigne est coupé et réparé sans cesse.
Dans l'après-midi, les Htes Charrières souffrent plus particulièrement d'obus suffocants. La 8ème Cie du 42° A, dite Cie de contre-attaque, malgré les masques est éprouvée par les gazs; il y a heureusement deux dépôts de masques : environ 200 au poste de secours du bois et 400 à Haraigne.
À 14 heures, la Tranchée 23, à l'Ouest de Fromezey est écrasée d'obus de 210 et le bombardement de Fromezey reprend. C'est la violence de ce bombardement qui oblige le Lt Colonel de Senilhes à transformer ce jour la relève régulière de la 8°Cie par la 10° en réserve (odre conforme à l'instruction du Général Cdt La 28° Brigade).
À 13h30, conformément à l'ordre 3C8/3 de la 28° Brigade, le Lt Colonel invite les Cdts des Centres à ce que, dans leurs compte-rendus de bombardement, ils tâchent de spécifier le caractère du tir ennemi : réglage barrage, tir de démolition/ou d'attaque, bluff pour donner le change, etc..le tir de démolition est constaté dans tous les comptes rendus; les directions sont repérées : il vient de Tilly, de Gincrey, de Rouvres, du Behaut, du Penard.
Le corps d'Armée, par l'intermédiaire de la 28° Brigade, fait connaître au Colonel que, d'après des renseignements concordants, l'ennemi aurait l'intention de contourner le bois des Htes Charrières, par Braux et par Fromezey au lieu de l'attaquer de front. Le Général Lacotte écrit au Colonel "il faut que vos deux places des Htes Charrières soient fortement tenues pour empêcher l'ennemi de la tourner".
"Le Colonel ne devra pas de contenter de dépôt de matériel (fil de fer en particulier) au point terminus de la voie normale dans le bois.
Chaque Centre devra répondre de son mieux, étant donné les circonstances, au questionnaire envoyé à 18h25 par le Général de Brigade : 
I - quels sont les points ou les brêches ont été faites dans les réseaux ?
II - Quelle en est la nature ?
III Quelles sont les dimensions de ces brêches ?
IV - Si vous n'avez pas les matériaux, on vous les fera venir, et où peut-on les apporter.
Devant les premiers comptes-rendis hâtivement faits pendant le bombardement, le Lt Colonel se décide à faire demandé immédiatement : 1000 piquets en tire-bouchon pour Braux, 1000 pour Haraigne, et I tonne de fil barbelé, soit 700 kgs pour Hariagne et 300 pour Braux.