samedi 10 novembre 2018

25 février 1916 (Journal de Guerre Louis Testot 44° RIT)

25 février 1916
Le Lieutenant Colonel veillait à l'exécution des travaux quant, à I heure du matin, il reçut l'ordre suivant : mention tres urgent
Au Lt colonel de senilhes Cdt le 44° RIT.
"La XI° Division a l'ordre de se replier sur les Cotes de Meuse, de Bezenvaux inclus à Eix inclus. Ce mouvement de repli s'effectuera dans les conditions suivantes :










I° les réserves de Division garniront les ouvrages du bas des Côtes de Meuse, savoir les Cies du 42° A et les unités du 44°RIT à Damloup, le Bataillon du 35° à Eix.
2° Le repli des garnisons des centres de Braux, des Htes charrières et de Fromezey s'effectuera dès réception du présent ordre.
La garnison des centres de Braux par Dieppe et Damloup et la Fiéveterie sur les environ du Fort de Tavannes.
Les garnisons des Htes Charrières se replieront par Haraigne et Abaucourt et la Fiéveterie sur les abords du Fort de Tavannes.
Le Gal Lacotte se portera à Damloup où il restera jusqu'à nouvel ordre. Le Gal de Division sera à partir de 5 heures du matin aux baraquements de Seuville.
On emmènera tout le matériel. celui qui ne pourra être emmené sera détruit."
L'ordre est aussitôt transmis par des coureurs au chefs des différents centres, et vers 2 heures du matin, le mouvement de repli commence de la manière suivante :
I° les Cies de l'active ont reçu l'ordre de leur chef de bataillon de se replier suivant l'itinéraire fixé par leur chef de corps. Elles partent les premières.
Les Cies de Réserve du 44RIT des Htes Charrières, par des vois défilées, se dirigent sur Haraigne suivies des Cies de G.G qui ferment l'arrière-garde.
À Dieppe Est, La 3° Cie du 44° RIT, à 2 heures du matin, reçoit l'ordre de rester à son poste pour protéger la retraite, elle ne recevra l'ordre de se replier qu'à 13h30 après avoir subi le choc des premières vagues d'infanterie allemande dont l'attaque se déclenchera à 7 heures du matin.
À 2 heures, le Gal Lacotte adressait au Lt Colonel de Senilhes la note qui suit : 
"Il est bien entendu que vous vous occupez de tous les éléments actifs et territoriaux qui composent votre groupement."
Le Lt Colonel s'assure par lui-même jusqu'à 3H 1/2 que l'évacuation de la Ferme Haraigne, en personnel et en matériel s'effectue normalement et que les troupes des Htes Charrières s'écoulent sans trop de difficultés par le boyau, malgré le tir de barrage que l'artillerie ennemie ne cesse de diriger sur ses deux issues. Le matériel qu'on ne peut évacuer est détruit, les documents intéressant la défense sont emportés, tous les papiers indiscrets brûlés, les fils téléphoniques rompus.
A 3h 1/2 le Lt Colonel confie au Cap. Gay Cdt du Centre d'Haraigne, le soin de diriger à 4 heures, la retraite de sa garnison. Un peloton du 42°A restera posté à Haraigne pour ralentir l'élan de l'attaque ennemie.
Le Lt Colonel se rend à Abaucourt pour guetter le passage des premiers éléments de la garnison de Fromezey.
Après s'être rendu compte que le mouvement général de repli s'effectuait en ordre, sans éveiller les soupçons de l'ennemi, le Lt Colonel de Senilhes se rend aux environs du Fort de Tavannes, où il arrive vers 6 H du matin.
Une heure après, la plupart des Cies étaient rassemblées, les hommes allument des feux et font le café. Une atmosphère brumeuse et quelques bourrasques de neige avaient favorisé ce repli stratégique.
On a, heureusement, peu d'accident à relater. Mais il est regrettable que probablement par suite d'un manque de transmission de l'ordre de repli, quelques postes manquent à l'appel, celui qui occupait la tranchée 23, commandé par I sergent de la 10° Cie, et comprenant 6 hommes, et ceux de la tranchée 4 comprenant I sergent de la 2° Cie, un caporal, et 9 hommes, de la tranchée 6 comprenant un caporal et 6 hommes de la tranchée 7 : I caporal et 4 hommes, de la tranchée 8 comprenant I sergent, I caporal et 9 hommes, tous de la 2° Compagnie.
Entre 7 heures et 8 heures, tandis que l'arrière garde de la 14° Division faisait le coup de feu contre les premières patrouilles d'éclaireurs ennemis, le Régiment (44°RIT) reçoit l'ordre de se rendre à la caserne Chevert, conformément à l'instruction de la 212° Brigade en date du 25 février 1916. Il y prend dans la journée quelque repos.
Malgré l'extrême fatigue des hommes qui revenaient des A.P et avaient tenu pendant 92 heures sous un bombardement formidable, l'ordre vient, à 20 heures, de ramener les trois bataillons sur les Hauts de Meuse menacés par les Allemands.
Le Régiment quitte la caserne Chevert à 21 Heures, avec le Lt Colonel. Le Ier Bataillon reçoit comme point de direction le fort de Laufée,
Le 2° Bataillon va au Fort de Vaux
Le 3° Bataillon rejoint le Tunnel de Tavannes.
A noter que la 3° Cie - retour de Dieppe va occuper l'ouvrage d'Eix, en liaison avec le Cdt Marotte du 174° ; elle y relève une Cie du 87°.
La Cie de Mitrailleuses Brunhold (44°RIT) part de Chevert à 21h30 et se rend au Fort de Vaux la Cie de Mitrailleuses de la Brigade (Lt Chagnon) 544°RIT) reste à Chevert jusqu'à nouvel ordre.

PERTES pour le 24 février 7 tués, 13 blessés
le 25 février : I tué, 10 blessés et 78 disparus.



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